
Le 25 mai 1942, suite aux exécutions de 95 résistants français à Lille et Caen, le Général de Gaulle prononce depuis Londres un discours radiophonique d’une intensité remarquable. Confronté aux violentes répressions allemandes, le dirigeant de la Résistance française proclame avec vigueur la résolution inaltérable du peuple français.
Dans cette allocution mémorable, de Gaulle souligne que malgré la défaite militaire, l’armistice imposé, l’occupation brutale et les trahisons du régime de Vichy, la France continue résolument son combat. Il proclame que l’effort de guerre français, tant sur le territoire métropolitain qu’outre-mer, constitue un élément fondamental dans la lutte des forces alliées pour la liberté.
Le général développe une argumentation stratégique démontrant l’importance cruciale de la France dans le conflit mondial. Il évoque les territoires africains sous contrôle français libre – Tchad, Cameroun, Congo, Oubangui – dont le rôle s’avère déterminant pour la position alliée en Afrique. Il mentionne également la libération des États du Levant aux côtés des Britanniques et le contrôle des colonies du Pacifique, éléments essentiels pour les communications inter-continentales.
De Gaulle met fortement l’accent sur la bravoure héroïque du peuple français, en mentionnant les sacrifices effectués dans plusieurs villes : Saint-Nazaire, Châteaubriant, Nantes, Paris, Bordeaux et Strasbourg. Il affirme que cette résistance intérieure empêche les collaborateurs d’assurer la victoire allemande en exploitant le désespoir national.
L’orateur précise que la France combattante demeure exclusivement fidèle à ses propres intérêts nationaux, rejetant catégoriquement les accusations ennemies de servir des puissances étrangères. Il explique que le soutien aux Britanniques, Russes et Américains découle logiquement de la convergence des objectifs de victoire.
De Gaulle conclut en évoquant la reconstitution progressive de l’union sacrée française, transcendant les divisions géographiques et idéologiques. Il présente cette renaissance comme le miracle français éternel, garantissant aux ennemis leur défaite certaine et aux alliés l’assistance croissante de la France dans la guerre comme dans la paix future.