Les illusions du mythe gaulliste

Aujourd’hui, 44 ans après sa disparition, le grand Charles est bien plus consensuel de son vivant. Alors que ces prétendus héritiers de l’UMP sont empêtrés dans des scandales que De Gaulle aurait sans doute qualifiés de « cornecul », il incarne pour certains une figure d’autorité et de grandeur, et pour d’autres, un symbole de résistance aux forces du marché et au libre-échangisme anglo-saxon. Il est une référence pour tous : le résistant de 1940, le sauveur de la République en 1958, un érudit de la plume.

En 1945, De Gaulle a réussi l’exploit de faire de la France un vainqueur de la Seconde Guerre mondiale. Soixante-neuf ans plus tard, la France reste l’un des « 5 grands » dans le monde.

En 1958, lors d’une opération de restauration qui ressemblait à un coup d’État rampant, De Gaulle a renforcé la République en dotant la France d’institutions solides et flexibles.

En 2014, sans le soutien de l’histoire, mais validé par le peuple, le Président de la République française agit toujours en monarque, sans devoir rendre de compte à quiconque pendant 5 ans, ni au Parlement, ni au Conseil constitutionnel, ni à la justice.

À l’instar de Churchill, son homologue et rival, De Gaulle a exalté la grandeur de la France, car il savait qu’elle était en déclin relatif. Conscient de cette réalité, il a choisi de masquer cette situation aux Français et au monde.

En s’accrochant à ce mythe et en retenant uniquement les aspects positifs, les hommes et les femmes politiques se bercent d’illusions.